Maisons Siamoises
Paris 15ème (75)
Construction de 2 maisons siamoises en coeur d’îlot
Maître d’ouvrage: Groupe Le Bozec immobilier
Surface: 400m²
Livraison: septembre 2020
Construction métallique
texte infos ???
CONTEXTE URBAIN
Le lotissement Beaugrenelle et la rue des Entrepreneurs
Situé au 92 rue des Entrepreneurs dans le 15ème arrondissement de Paris, dans un quartier dense et animé, ce projet d’habitat privé s’inscrit dans la tradition immobilière de ce quartier de Paris, entièrement bâti au début du XIXème siècle par des entrepreneurs locaux – les promoteurs d’aujourd’hui – comme son nom l’indique clairement : rue des Entrepreneurs.
Les parcelles se développent en profondeur, derrière une façade bourgeoise sculptée de l’immeuble de rapport sur rue. On accède à ce type de parcelles à travers des porches qui laissent découvrir une vie et un environnement à l’abri et en retrait de l’espace public.
Ces cœurs d’îlot configurent un paysage vernaculaire, aux formes variées avec des toitures et des verrières, des jardins et des terrasses secrets, impliquant des regards obliques vers l’espace environnant et la rue.
La parcelle
Archétype de cette typologie, la parcelle en question, se développant sur une surface d’environ 900 m2, est étroite, profonde et circonscrite d’espaces construits sur ses limites. Son axe majeur est orienté Nord-Sud.
La parcelle est occupée par trois bâtiments construits autour de 1900 :
un immeuble de logements sur rue en R + 4 sous toiture à la Mansard et commerce en rez-de- chaussée
un bâtiment sur cour longeant la limite Est, en R + 1 + combles à destination de bureaux (objet du présent projet)
un immeuble de logements en R + 3 fermant la parcelle au Sud.
Leur implantation laisse place à une cour intérieure tout en longueur et orientée principalement à l’Ouest.
PARTI URBAIN
Deux interventions, un projet
La reconversion du bâtiment sur cour par la transformation d’un bâtiment de bureaux en R+1 en deux maisons individuelles adjacentes sur 4 niveaux s’inscrit dans un projet global à l’échelle de la parcelle, lequel prévoit également, dans un second temps, la surélévation du bâtiment en front de rue (surélévation de 2 niveaux en R+5 et R+6, qui permettra la création d’un logement en duplex) avec la requalification du cœur d’îlot (aménagement paysager de la cour).
La cohérence architecturale et paysagère de cette double intervention s’exprime par les formes, les jeux de retraits et de surplombs, par les matériaux (le bois), ainsi que par le dessin des façades, rythmées par des larges ouvertures basées sur une variation du carré.
Deux interventions, deux regards
Une réflexion basée sur le regard « proche », qu’induit la typologie de construction en cœur d’îlot, est menée par un travail de légers surplombs successifs soulignant les masses ainsi qu’un travail de relief à travers l’alternance des nus des fenêtres, l’ensemble étant révélé par des jeux d’ombres en façade.
Ce regard « rapproché » du cœur d’îlot trouve un écho dans le « regard lointain » de la surélévation du bâtiment rue, dont le travail du relief de la façade se traduit, à l’inverse par un jeu de retraits.
PARTI ARCHITECTURAL
Afin de minimiser l’impact sur l’espace environnant, l’implantation de la construction existante est conservée. Il en résulte un bâtiment en longueur et élancé, couronné par une toiture à double pente asymétrique creusée par des loggias.
Le projet s’inspire de la mémoire du lieu ou « genius loci » en conservant la trame régulière « industrielle » qui caractérisait l’ordonnancement de la façade originelle, et en retrouvant la toiture en pente, archétype de la construction de cœur d’îlot.
Dans ce contexte de grande densité, quasiment mono-orienté Ouest et en réponse au double enjeu de la lumière et de la respiration, principes fondamentaux de la qualité des logements, un travail est mené pour guider la lumière zénithale vers le bas à travers les verrières ainsi qu’une succession de planchers en verre, pour créer des volumes « cathédrale », et prolonger les espaces de vie à l’extérieur (loggias au dernier niveau, terrasses à RDC).
L’enveloppe fait écho à la volonté d’un cœur d’îlot paysagé. Continue sur les 5 façades, elle est en bardage châtaigner, d’une teinte grisée qui se rapproche de la future teinte argentée après vieillissement du bois.
PROGRAMME ET ORGANISATION DES ESPACES INTERIEURS
Les deux logements sont indépendants, leur accès se fait par un porche menant à la cour commune qui distribue les terrasses privatives plantées et protégées par une clôture en bardage bois claire-voies. Cette mise à distance est nécessaire entre espaces privatifs et espaces communs.
Chaque maison se développe sur 4 niveaux sur une surface totale de 370 m2 (maison 1= 200m² shab, maison 2 = 170m² shab).
Les deux maisons ont été conçues suivant la même configuration spatiale, avec une partition jour/nuit verticale
le rez-de-chaussée accueille salle à manger et cuisine ouverte, pièces à vivre par excellence en lien direct avec l’espace extérieur
au 1er niveau se trouve un séjour vaste et très lumineux incluant un espace de travail
le 2ème et 3ème étage de la maison hébergent respectivement 3 chambres et une salle d’eau, et une suite parentale agrémentée d’une loggia.
LA QUALITE D’UN LOGEMENT : LUMIERE ET RESPIRATION
Plusieurs dispositifs architecturaux permettent de guider la lumière et de multiplier les vues lointaines, dans ce contexte encaissé et quasiment mono-orienté :
L’entrée est marquée par un volume cathédral toute hauteur, baigné de lumière, dans lequel se trouve l’escalier en structure légère (métal et bois).
Une longue verrière en toiture fait glisser la lumière zénithale du matin, à travers des planchers en verre superposés, jusqu’au qu’au rez-de-chaussée.
Au rez-de-chaussée, aux heures où la lumière n’est plus directe, la lumière du soir pénètre par les fenêtres du R+1, à travers un plancher en verre.
La circulation au deuxième étage distribuant les chambres est en double hauteur sur un plancher verre et sous la verrière de toiture.
Les loggias du niveau des combles, largement vitrées sur leurs 3 faces, complètent ces dispositifs